Enfance et premiers albums
Björk grandit en Islande aux côtés de sa mère, dans une communauté hippie8. Björk déclare « Mon arbre généalogique remonte sur 1 200 ans et on n'y trouve que des Islandais »8, mais sa mère évoque une lointaine ancêtre irlandaise9. Dès l'âge de cinq ans, elle est inscrite au Barnamúsíkskóli Reykjavíkur, une école de musique où elle apprend le piano et la flûte et découvre de grands compositeurs comme Karlheinz Stockhausen, Gustav Mahler et Claude Debussy. Björk parle trois langues : l'islandais, sa langue maternelle, le danois[réf. nécessaire], et l'anglais. Björk enregistre son premier album à l'âge de 11 ans avec l'aide de son oncle, durant l'été 1977. L'album, simplement intitulé Björk, est tiré à quelque 5 000 exemplaires, et devient un grand succès et disque d'or en Islande, dans lequel on retrouve des reprises en islandais (dont une chanson des Beatles, Fool on the Hill, qui devient Alfur Út Úr Hól10) et quelques compositions de Björk. L'adolescence de Björk est marquée par son appartenance à un grand nombre de groupes locaux. On retiendra principalement Tappi Tíkarrass (dont le nom signifie « botte le cul des putes » en islandais), seul groupe de ses toutes jeunes années à avoir laissé une trace discographique : l'album Miranda. Elle fonde également un groupe uniquement composé de filles, Spit and Snot où l'on peut la voir les sourcils rasés, ainsi que le groupe Exodus où la musique est plus influencée par le jazz.
Kukl, The Sugarcubes et projets parallèles
En 1983, Björk crée avec quelques amis le groupe punk Kukl (signifiant « sorcellerie » en islandais), le premier dont les chansons vont s'exporter. Bien que le succès soit très limité et cantonné au Royaume-Uni, c'est là un premier pas vers une carrière internationale. Le groupe a enregistré deux albums : The Eye en 1984 et Holidays in Europe en 1986. En 1987, les membres de Kukl sabordent le groupe et fondent un autre groupe plus orienté vers la pop, Sykurmolarnir. Repéré par le label One Little Indian, le groupe sera renommé The Sugarcubes, qui deviendra vite le groupe islandais le plus célèbre au monde (à l'époque). Ayant produit trois albums (sans compter un album de remixes et une anthologie), The Sugarcubes connaît un succès conséquent (même si le coup de projecteur est assez vite mis sur la personnalité de leur chanteuse, Björk) et part en tournée dans le monde entier. Leur premier album Life's Too Good, reçoit un bon accueil en France. Le mensuel rock le plus important de la fin des 1980 Best met le groupe en couverture et publie un article de plusieurs pages sur eux: « À mi-chemin entre l'Europe et l'Amérique, leur rock sans renier Siouxsie [and the Banshees] et les B-52's, [fait] souffler une incomparable fraîcheur d'alcool de menthe sur nos sens blasés, par la monotonie d'une production techno-uniforme et sans surprise »11. Parallèlement, Björk commence à vivre ses premières expériences de collaborations extérieures, enregistrant deux chansons pour 808 State, un groupe de house britannique. Elle sort également Gling-Gló, un album de jazz composé principalement de reprises en islandais de standards du genre.
Début
L’année 1992 voit la séparation du groupe, pourtant toujours en plein succès. En 1993, Björk part s'installer à Londres pour y enregistrer son premier album solo, Debut, avec l'aide de Dom T, DJ anglais. Elle travaille en collaboration avec Nellee Hooper, producteur de Massive Attack et le joueur de tablas Talvin Singh. De leur collaboration, naît le titre Human Behaviour, le premier succès international en solo de Björk. L'album est bien reçu, tant par la critique que par le public. Björk obtient des prix dès ce premier album, comme le Brit Award de la meilleure nouvelle artiste internationale féminine. Debut contient plusieurs titres qu'elle avait écrits durant son adolescence. Après la parution de l'album, Björk entame une nouvelle tournée mondiale, lançant ainsi un rythme de travail qu'elle n'a jamais abandonné jusqu'à ce jour : un album, une tournée. Le succès de ce premier album (350 000 exemplaires vendus en France et 3 millions dans le monde12) lui permet de s'adonner immédiatement à sa pratique favorite : la collaboration. Elle se fait au côté de David Arnold pour écrire Play Dead pour le film The Young Americans en 1993, avec Tricky pour deux titres de Nearly God, aux côtés de Plaid pour la chanson Lilith, sur l'album Not For Threes, ou encore écrivant Bedtimes Stories en 1994 pour Madonna.